La probabilité d’une récession est actuellement estimée à 50%. Je ne sais pas à quel point c’est une surprise et si les marchés ne l’ont pas déjà pricé. Tout compte fait la récession est une remède à l’inflation à moins qu’on glisse dans une stagflation. Cette dernière est une histoire très dangereuse, mais probable avec la guerre en Ukraine. En effet même en récession les prix de l’énergie ne baisserons pas si poutine ferme les vannes et si le blocage des exportations perdurera. Je pense que le temps que ce conflit n’est pas résolu, on restera dans un environnement inflationniste.
En ce que concerne ma stratégie, je ne bouge pas pour le moment. Techniquement nous sommes proche aux Supports, mais je ne vois pas d’un catalyseur pour un rebond. Je vais faire du court terme autour de 3,400 sur S&P si on y sera. Pour le moment j’attends.
(Sources: Saxo Bank, Bloomberg)
Macro
Il s’agissait d’un rebond technique. Par définition, il n’avait pas vocation à durer. Les marchés financiers restent fragilisés toujours par les mêmes problèmes : communication des banques centrales qui ne convainc pas, inflation qui continue de grimper, rareté de la liquidité (c’est le problème numéro un, selon nous), incertitude sur l’évolution des matières premières alimentaires et énergétiques, risque de récession (c’est le mot à la mode) etc. Nous aimerions bien vous dire que la baisse est bientôt terminée. Mais ce n’est probablement pas le cas, malgré la décote très importante sur de belles valeurs. Tant que l’horizon économique sera incertain, il faut parier sur plus de volatilité et un retrait des investisseurs des marchés actions au profit des obligations et des poches de liquidité qui se réduisent encore plus. Il n’y a aucune raison d’espérer que l’été se passe mieux que le mois écoulé.
COVID en Chine
La Chine se referme (encore). Les autorités de Macau (650 000 habitants) ont demandé à tous les résidents de rester chez eux. La plupart des services publics sont fermés jusqu’à vendredi au moins. Cela ne devrait pas perturber trop le commerce international. En revanche, la hausse des nouveaux cas de Covid à Shenzhen pourrait être un problème. En parallèle, le gouvernement chinois semble disposé à mettre sur la table de nouvelles mesures de soutien à l’économie. Le ministre des Finances Liu Kun a indiqué à l’agence de presse officielle Xinhua que de nouvelles mesures vont bientôt être dévoilées. A l’approche du Congrès de l’automne qui va reconduire le président chinois, Pékin a fait le choix de refaire les erreurs de 2009 (qui avaient abouti à une forte progression des bulles spéculatives et à un déséquilibre économique qui n’a jamais été résorbé depuis). La bonne nouvelle, c’est que le stimulus chinois finira par avoir des effets positifs sur la croissance en Europe d’ici 6 à 9 mois.
La récession est une possibilité
Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a reconnu le plus explicitement à ce jour que de fortes hausses des taux d’intérêt pourraient faire basculer l’économie américaine dans la récession et a qualifié un atterrissage en douceur de “très difficile”. Dans son allocution d’ouverture devant le Comité sénatorial des banques, Powell a déclaré que les responsables “prévoient que les augmentations de taux en cours seront appropriées”, pour calmer les pressions sur les prix les plus fortes depuis 40 ans. Deutsche Bank et Citigroup voient maintenant une chance de récession de 50% avec la hausse des taux.
Les affaires s’assèchent
Les négociateurs européens ont plus de mal à sécuriser l’élément le plus important de leurs prises de contrôle : l’argent. Après plus d’une décennie de financement librement disponible, les marchés difficiles rendent les banques moins disposées à prêter pour les grandes fusions et acquisitions. Cela a jeté une ombre sur au moins 25 milliards de dollars de transactions européennes, y compris certaines transactions très médiatisées au Royaume-Uni, selon une analyse de Bloomberg. L’ère de l’argent facile qui s’est installée dans les années qui ont suivi la crise financière de 2008 a été une aubaine particulière pour les sociétés de rachat, qui ont augmenté leur effet de levier pour augmenter les rendements.
Troubles en Bulgarie
Une crise politique en Bulgarie s’est aggravée lorsque le gouvernement du Premier ministre Kiril Petkov a perdu un vote de défiance, ce qui laisse entrevoir la perspective d’une quatrième élection générale en seulement deux ans. Petkov, qui a cherché à lutter contre la corruption et à freiner l’influence russe depuis son entrée en fonction l’année dernière, devra démissionner après le résultat. Son gouvernement a été évincé alors qu’il tentait de sortir de l’impasse dans les pourparlers d’élargissement de l’Union européenne avec les pays des Balkans, ce qui a conduit un membre junior de la coalition à démissionner en partie parce qu’il s’opposait aux efforts visant à aider la candidature d’entrée de la Macédoine du Nord voisine dans le bloc.
Il est temps de faire des compromis
Le président français Emmanuel Macron a reconnu qu’il devrait faire des compromis et négocier avec ses rivaux, lors de son premier discours public au peuple français depuis qu’il a perdu sa majorité absolue au parlement. Macron est devenu le premier président français nouvellement élu en deux décennies à ne pas remporter la majorité absolue des sièges à la chambre basse, au milieu de forts gains de l’extrême droite et de la gauche radicale. Cela signifie qu’il sera obligé d’abandonner son style de leadership descendant et de forger des alliances – que ce soit via une coalition ou au cas par cas – afin de faire adopter une législation.
A suivre: aoujourd’hui
Plusieurs indicateurs d’activité PMI sont attendus ce matin (notamment pour l’Allemagne et le Royaume-Uni). Il s’agit des premières estimations pour le mois de juin. Nous y prêtons peu attention. Depuis le début de la pandémie, les PMI ont été des indicateurs moins fiables de l’évolution de la croissance. Aux Etats-Unis, les revendications hebdomadaires au chômage sont prévues cet après-midi (consensus à 227k contre 229k la semaine précédente).
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