Le revirement « hawkish » de la Fed est intervenu après que Powell a été renommé à la tête de la Fed pour un deuxième mandat avec l’appel de Biden à déplacer sa priorité vers la lutte contre l’inflation. Biden pense que les efforts de l’administration pour réduire les prix de l’énergie et résoudre les problèmes de chaîne d’approvisionnement dans le cadre du resserrement de la politique de la Fed lui apporteront la victoire aux élections de mi-mandat de 2022, tout en maintenant le contrôle démocrate sur les deux chambres du Congrès.
La théorie en elle-même est assez utopique, car les efforts excessifs de la FED vont conduire à un effondrement de la Bourse américaine avec un ralentissement de la croissance de l’économie et du marché du travail, on ne sait pas si l’administration Biden le comprend ou si la réalisation viendra plus tard avec le virage ultérieur de la politique de la Fed vers le côté accommodant.
Avec ce que Biden a loué pour le non agricole de novembre malgré une croissance de l’emploi très faible, Powell devra oublier pour le moment la deuxième partie du mandat à temps plein de la Fed.
L’inflation des prix à la consommation américaine a continué de monter en novembre, ce qui va accentuer la pression sur la Fed :
BLOOMBERG: Les principales banques centrales du monde divergent alors que certaines se tournent vers la montée de l’inflation tandis que d’autres continuent d’alimenter la demande, une division qui devrait s’élargir en 2022. Les différences seront pleinement visibles cette semaine avec les décisions finales pour 2021 dues aux États-Unis. Réserve fédérale, Banque centrale européenne, Banque du Japon et Banque d’Angleterre, qui sont ensemble responsables de la politique monétaire dans près de la moitié de l’économie mondiale. Ils font partie des 20 banques centrales réunies cette semaine.
Saxo Bank: C’est le clap de fin. La semaine boursière qui débute va voir les grandes banques centrales se succéder afin de dévoiler leurs projections économiques pour les années à venir et les éventuels changements de politique monétaire qui pourraient survenir. Les prévisions d’inflation seront scrutées de près. La Réserve Fédérale américaine devrait décider d’accélérer le processus de tapering. C’est quasiment une certitude. L’inflation en novembre a atteint un point haut depuis 1982 à 6,8%. Elle n’a pas d’autre choix que d’envoyer le signal clair aux marchés qu’elle est prête à combattre la hausse des prix, si nécessaire. Ce n’est pas encore un sujet pour la Banque Centrale Européenne. Mais ça ne saurait tarder, selon nous.
L’inflation est partout en hausse en novembre : 9% de progression sur un an des prix de gros au Japon, indice des prix à la consommation à 7,37% sur un an au Mexique (point haut depuis vingt ans), à 4,8% sur un an en Grèce (point haut depuis dix ans) et à 6,8% sur un an aux Etats-Unis (point haut depuis 1982). Dans bien des cas, les pressions inflationnistes concernent un panel de plus en plus large de biens et services. Cela remet sérieusement en cause la théorie d’une inflation ” temporaire ” qui va commencer à refluer dès l’année prochaine. La pression va s’accentuer sur les banques centrales pour qu’elles agissent. Au Royaume-Uni, le PIB a été revu nettement à la baisse au troisième trimestre, à 4,6% en rythme annuel contre une prévision à 6,6%. “Vivre avec la Covid” a aussi un impact économique négatif. En Chine, l’agrégat monétaire M1 est en hausse de 3% sur un an en novembre (contre 2,8% en octobre). Il s’agit d’un indicateur avancé de l’économie chinoise. Tout porte à croire que la Chine a décidé de soutenir plus vigoureusement son économie.
COVID-19 et Omicron
Le marché ne veut vraiment pas voir les risques à la fin d’année 2021. Mais la situation sanitaire et de pire en pire.
BLOOMBERG: Boris Johnson a averti le Royaume-Uni fait face à un «raz de marée» d’infections à omicron et a fixé une date limite de fin d’année pour le programme de vaccination de rappel du pays. La variante omicron a le potentiel de provoquer une vague d’infections à Covid en Angleterre et d’alimenter près de 75 000 décès cet hiver, selon un rapport de recherche. Ailleurs, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a été testé positif pour Covid-19 et reçoit un traitement pour des symptômes bénins et le président de la BCE Luis de Guindos s’auto-isole après avoir également été testé positif.
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