J’ai un drôle de sentiment, les problèmes s’aggravent mais les marchés tentent un rebond. Kiev s’est fait bombarder à nouveau par Poutine et rien ne s’arrange sur le front de l’inflation. Pourquoi? Certains analystes commencent à s’attendre à la fin d’un cycle de la restriction monétaire à partir du Septembre 2022. Pour le moment je suis au courant d’un seul commentaire du Président de la FED d’Atlanta qui va dans ce sens. Et encore, va dans ce sens de très loin. C’est vrai que la BCE tarde à appliquer la même stratégie que Powell et je pense que c’est logique car encore une fois cette inflation n’est pas monétaire, mais une conséquence des pénuries et de la guerre en Ukraine. Donc la solution est de rétablir les chaînes d’approvisionnement et d’aider l’Ukraine de gagner la guerre. La hausse des taux ne fait qu’aggraver la situation.
Saxo Bank: Il y a quelques semaines de cela, nous avions eu l’occasion d’échanger avec beaucoup d’analystes ayant dix, quinze, vingt ans d’expérience. Tous sont issus de grandes maisons. Ils tenaient le même discours : la baisse des valorisations est telle qu’il faut s’attendre à ce que le marché rebondisse d’un moment à l’autre, y compris sur le segment des valeurs technologiques qui est plus soumis à la hausse des taux. Pour justifier leur argumentaire, ils mettaient en avant leurs ” modèles “. Nous étions dubitatifs. Le marché ne réagit pas en fonction des modèles. Surtout, quasiment aucun intervenant de marché n’a connu un risque réel de stagflation qui puisse se transformer potentiellement en récession. De notre point de vue, les marchés financiers vont rester fébriles tant qu’il n’y aura pas d’éclaircie sur le plan macroéconomique (le pic d’inflation est-il atteint ?) et tant que nous ne saurons pas plus clairement quelle va être la direction de la politique monétaire. Aujourd’hui, nous naviguons à vue. Dans le meilleur des cas, nous avons une visibilité à deux mois sur la politique monétaire. C’est inédit. Il existe évidemment des opportunités, ici et là, pour se porter à l’achat. La baisse de certaines grandes valeurs technologiques est irrationnelle. La chute de Lululemon (-23%) depuis le début de l’année est insensée (nous apprécions beaucoup cette valeur chez Saxo Banque). Mais considérer que le rebond est imminent est certainement une erreur. Nous estimons que les trois prochains mois, au moins, devraient être compliqués du point de vue boursier.
(Sources: Bloomberg, NYT, Saxo Bank)
Guerre en Ukraine
Au moins cinq missiles ont frappé Kyiv tôt hier, la première frappe russe dans la capitale ukrainienne depuis plus d’un mois. La Russie a déclaré que les missiles avaient détruit des chars et des véhicules blindés fournis par les alliés d’Europe de l’Est de l’Ukraine. Au moins une personne a été blessée, ont indiqué des responsables.
Les États-Unis ont averti que le Kremlin tentait de tirer profit de ses bombardements et de son pillage de la production céréalière ukrainienne en vendant du blé volé à des pays africains frappés par la sécheresse. Ces pays sont potentiellement confrontés à un choix difficile entre déplaire à un puissant allié occidental et refuser des aliments bon marché à un moment où les prix du blé montent en flèche et où des centaines de milliers de personnes meurent de faim.
La Russie a visé dimanche des fournitures militaires occidentales pour l’Ukraine, lançant des frappes aériennes sur Kyiv qui, selon elle, ont détruit des chars donnés de l’étranger, alors que Vladimir Poutine a averti que toute livraison occidentale de systèmes de roquettes à plus longue portée inciterait Moscou à frapper “des objets que nous n’avons pas encore frappé. La menace énigmatique d’escalade militaire du dirigeant russe n’a pas précisé quelles pourraient être les nouvelles cibles.
BCE se prépare à monter les taux
La Banque centrale européenne est enfin sur le point de rejoindre le train mondial du resserrement de la politique monétaire, stimulé par des records répétés d’inflation. Près de trois mois après la première hausse des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine, son homologue de la zone euro annoncera cette semaine la fin des achats d’obligations et entamera officiellement le compte à rebours d’une augmentation des coûts d’emprunt en juillet.
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